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Page:Proudhon - La Guerre et la Paix, Tome 2, 1869.djvu/297

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CHAPITRE V


RÉPONSE AUX OBJECTIONS : C’EST LA GUERRE QUI, PAR SON ÉVOLUTION, CONCLUT ELLE-MÊME A LA PAIX. TRANSFORMATION DE L’ANTAGONISME.


Je crois avoir présenté, avec une hauteur de pensée et une sincérité d’expression qu’elles ne trouveraient sans doute pas ailleurs, toutes les objections qu’on peut élever aujourd’hui contre l’hypothèse, je ne dirai pas d’une pacification définitive, car nous ignorons de quels retours la civilisation est susceptible, mais d’une trêve illimitée, ce qui suffit à la théorie aussi bien qu’aux intérêts.

D’abord, le lecteur remarquera que ces objections tirent exclusivement leur force de l’étude approfondie que nous avons faite de la guerre. En effet, jusqu’à ce qu’une semblable critique se fût produite, la guerre pouvait exciter des lamentations ou inspirer des panégyriques ; elle ne pouvait donner lieu à un véritable débat. Personne n’eût été en mesure de l’attaquer, pas plus que de la défendre, philosophiquement. C’était, comme je l’ai dit, un fait mystique, divin. On le subissait, on s’en désolait ; ou bien,