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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/172

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V

Un an après avoir terminé ses pelotons d’instruction, vers la fin du mois d’avril, Maurice Vincent fut nommé brigadier. Il en reçut l’heureuse nouvelle un matin, tandis que le maréchal des logis chef donnait lecture de la « décision » du colonel devant la batterie réunie. Les premiers galons sont certainement ceux qui font le plus de plaisir, et il n’est point de général de division qui apprenne sa nomination avec une satisfaction aussi grande que celle du jeune Vincent à s’entendre proclamer brigadier. Ce fut là, sans doute, la raison pour laquelle il y eut, le soir même, d’amples libations, dont Maurice fit les frais, comme c’était son devoir.

Pourtant le nouveau brigadier ne se contenta pas de cette frairie. À cette occasion solennelle, il déposa une demande de permission pour son pays natal, qu’il n’avait pas revu depuis deux ans. Et c’est ainsi que vers les premiers jours de mai, Maurice Vincent por-