Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/216

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froyables des guerres. Ce serait être mal d’un siècle de lumière. Ce qui n’empêche pas, — tant que la guerre sera une nécessité, et ce sera longtemps encore sans doute, — de m’y préparer de mon mieux. J’espère y faire mon devoir comme un autre, et y goûter en plus la satisfaction d’être un rouage plus utile, plus essentiel, d’être utile, comme vous dites, à un degré au-dessus de mes autres compatriotes.

— J’exige autre chose de vous, mon cher camarade, dit Labastière. Je veux encore que vous mainteniez une idée qui s’en va et dont nous sommes les derniers représentants. Je crois nécessaire à ce peuple qu’une telle idée soit maintenue. Je ne prétends pas que tout électeur pense comme je fais. Nous n’avons pas de conversions à désirer ni de propagande à tenter. Au contraire. Comme, pareillement, il serait hors de sens de vouloir que tous les Français adoptassent la mystique du savant, ou bien encore celle du prêtre. Mais réfléchissez-y bien, mon ami. Le jour où nous perdrons nos belles folies, nous ne vaudrons plus grand’chose, et tout ce peuple souffrira de notre déchéance particulière. Je veux que vous soyez