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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/325

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plus ou moins près, — ainsi chacune a sa note, — avec des accalmies, une sorte de cadence, un rythme.

Il écoute un vieux qui crie à nos gens, tout en épaulant son fusil :

— Koufars ! Infidèles, qui servez le Nazaréen contre nous, amis des chiens de chrétiens ! vous resterez tous ici, et nous couperons vos têtes.

Les Maures de Nangès sont des nerveux. En ce moment, le voltage atteint son maximum. Il n’y a qu’à laisser courir. De même qu’il sera impossible de rien tenter, quand cette fièvre sera tombée. Deux partisans sont touchés, mais au même instant l’ennemi s’enfuit, bondit à travers les pierres comme une bête.

Sans que Nangès ait eu besoin de faire un signe, les partisans se précipitent à leur tour. Beaucoup des gens de la montagne s’échappent dans les cailloux. Ils y connaissent des retraites inaccessibles. Les autres sont traqués et défendent leur vie avec l’énergie du désespoir. L’un d’eux, déjà blessé, vise Nangès qui, de la voix, encourage ses hommes, défaillants de fatigue. Il tombe au même instant, mais la