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Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/28

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de notre sensibilité ne put se contenir, je le relevai, je pressai pour la première fois sa main sur mon cœur désolé qu’il possédait tout entier, et des sanglots furent notre seule explication. Ah ! j’en appelle aux cœurs tendres : est-il possible de parler, quand il faut dans le même instant, s’aimer, se l’apprendre et se quitter ? Il me demandait avec instance la permission de m’accompagner jusqu’à Passowitz ; il risquait par-là deux fois les inconvéniens du passage. Je le lui défendis. Sa présence d’ailleurs, tout en me rassurant, ne pouvait que me compromettre. Je le conjurai donc d’attendre les nouvelles de son père pour exécuter son projet, et m’arrachant à sa douleur, je rentrai dans la cour où je trouvai mon triste équipage préparé. J’embrassai la famille éplorée ; je me dis