Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/294

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» Je l’avoue, je fus pénétré de douleur. Cette innocente créature, attachée à mes pas par un amour dont elle-même ignorait le but, et entraînée par une passion involontaire succombait à dix-huit ans, avec toutes les graces, tous les attraits de la beauté parfaite et de la candeur. J’essayai de la ranimer ; vains efforts ! je ne perdis pourtant pas toute espérance. Je la portai jusqu’à un charriot de blessés où je la plaçai et sur lequel je montai moi-même, ayant une légère contusion à la cuisse dont je ne m’étais pas apperçu. Qu’on juge ce que je dûs souffrir pendant une route de trois lieues, ayant sous les yeux le corps de la malheureuse Julie ! épiant dans ses traits défigurés, sur sa bouche décolorée un soupir qui annonçât son retour à la vie ! ayant à lutter contre la barbarie du Caporal