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Page:Ratel - 0degre cocktail.pdf/84

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Une ouverture s’est faite, quelque chose apparaît. Animal ? plante ? On ne sait. Sous une figure encore brouillée, imprécise, c’est le douloureux désir qui s’efforce vers la lumière. Il faut voir le travail frénétique des pattes et des mandibules, dégagées les premières, les spasmes du corps engaîné. À demi sortie du cocon, avec sa grosse tête, ses ailes collées au corps, la momie de tout à l’heure ressemble pendant un instant à un Bédouin traînant ses voiles : elle se balance de droite et de gauche, comme pour une lente lamentation, et sa peine est si lourde qu’on en est oppressé. Mais l’enveloppe fibreuse adhère encore, coiffe l’abdomen trop mou : alors l’insecte s’opère lui-même, coupe, cisaille, arrache. Le voilà libre enfin : c’est tout juste s’il a la force de se traîner jusqu’à l’extrémité de la branche,