Aller au contenu

Page:Recordon - Le chrétien et les dettes.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
17

manque de conscience et de sains principes. Que de gens qui vont leur train, de semaine en semaine, prenant place à la table du Seigneur, faisant hautement profession de christianisme, se targuant de principes élevés et saints, tout en étant dans les dettes par-dessus les oreilles, en faisant des dépenses fort au-dessus de leurs revenus, en prenant leur nourriture et leurs vêtements à crédit de tous ceux qui ont encore confiance en eux, et cela tout en sachant bien qu’ils n’ont aucune raisonnable espérance d’être plus tard en état de les payer. Assurément, une telle vie est aussi honteuse que coupable. Aussi n’hésitons-nous pas à déclarer que c’est là une iniquité pratique, et nous ne saurions trop sérieusement prémunir nos lecteurs chrétiens contre une conduite aussi relâchée et infidèle. Nous n’en avons, dans ces derniers temps, que trop vu d’exemples, dont les conséquences ont déversé beaucoup d’opprobre sur l’évangile, et nous ne pouvons les considérer que comme l’un des fruits amers de l’esprit d’antinomianisme, si abondant et si mûr de nos jours. Oh ! que Dieu nous donne à tous une conscience délicate et un esprit droit ! »


« Nous partageons entièrement vos sentiments quant aux chrétiens qui font des dettes. Nous considérons cela comme extrêmement choquant. Dès longtemps nous sommes d’avis qu’un chrétien endetté n’a nul droit, devant Dieu et devant les hommes, d’exercer l’hospitalité, de donner un sou en aumônes, ou d’acheter un traité de cinq centimes : nous envisagerions cela comme une positive injustice. Nous avons refusé d’aller dîner chez un frère endetté, en lui expliquant franchement les motifs de ce refus, en lui disant qu’il