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Page:Recordon - Le chrétien et les dettes.djvu/18

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n’avait pas le droit d’inviter quelqu’un à sa table, aussi longtemps qu’il avait des dettes. Le manque total de conscience sur ce sujet est réellement épouvantable : cela doit gravement contrister l’Esprit de Dieu et produire de la faiblesse, de la stérilité et de la langueur dans l’âme. Nous ne croyons pas que la parole de Christ habite dans un individu qui n’a point de conscience quant aux dettes, et nous nous sentirions appelé à signaler ceux qui sont tels et à ne plus avoir de rapports avec eux. Nous sommes disposé à penser que, dans de tels cas, une fidèle discipline personnelle pourrait avoir de bons effets. Quant à ceux qui ont fait faillite et obtenu une composition, ou un arrangement de leurs créanciers, nous les regardons comme moralement tenus de rembourser la somme totale de leur dettes ; selon nous ils sont endettés jusqu’à ce que ce total soit acquitté. Aucune exemption légale ne pourra jamais libérer un homme réellement droit de la juste obligation de payer ce qu’il doit. Nous nous sentons poussé à nous prononcer aussi fortement sur ce sujet à cause du déplorable relâchement qui ne règne que trop, sous ce rapport, chez beaucoup de chrétiens professants. Ce que nous désirerions, ce serait de voir quelque travail de conscience — quelque mesure d’efforts, tout faibles fussent-ils, pour sortir d’une position aussi complétement fausse. Un homme peut se trouver, sans qu’il y ait de sa faute, chargé de dettes ; mais s’il a un esprit droit et une conscience sainement exercée, il fera tous ses efforts, il réduira ses dépenses le plus possible, il se soumettra à toute espèce de renoncements, afin de pouvoir s’acquitter jusqu’au dernier centime, en mettant à part pour cela tout ce qu’il pourra épargner, ne