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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/315

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de la peſte de Marſeille


Ville du Comtat, offrir ſes ſervices à nos Magiſtrats, mais il ne tint que quelques jours. Une prompte mort lui donna bientôt lieu de ſe repentir d’être venu de ſi loin s’expoſer volontairement à un danger qu’il ne croyoit peut-être pas ſi préſent. Mr. Audon Medecin de la Ville ſucceda à ſa place & à ſon triſte ſort. Qu’il nous ſoit permis de juſtifier la memoire de ce Medecin des mauvaiſes plaiſanteries qu’on a faites ſur ſon compte. Quoique jeune il donnoit pourtant de grandes eſperances par ſon application ; il aimoit beaucoup ſa profeſſion, & avoit le cœur au mêtier autant qu’on peut l’avoir. Ce Medecin ayant été appellé pour une jeune fille, qui ne voulut point ſe laiſſer aprocher ni viſiter, pour ménager ſa pudeur, il porta le bout de ſa canne ſur ſes aînes, pour juger par la douleur, ſi elle avoit quelque bubon, ce qui donna lieu à quelques mauvais plaiſans de répandre dans le Public, qu’il touchoit le pouls aux malades avec le bout de ſa canne, mais ſa triſte fin fait bien voir qu’il n’a pas toûjours agi de même, & qu’il a

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