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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/527

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de la peſte de Marſeille


cette longue ſupuration, que l’on doit faire de grandes ouvertures, ſoit qu’on ſe ſerve de la lancette ou du cauſtic.

S’il ſurvenoit quelque accident à ces playes, comme ſinus, dépôts, inflammations, gangrenes, chairs baveuſes, &c. On traitte cela à la maniere ordinaire, & par les remedes les plus ſimples, ſans qu’il ſoit beſoin d’en avoir de particulier qui ne fervent le plus ſouvent qu’à enrichir ceux qui les diſtribuent, & à répandre un air de miſtere ſur les choſes les plus ſimples & les plus communes.

C’eſt une opinion aſſez commune parmi le peuple, qu’on ne peut pas prendre deux fois de ſuite cette maladie : c’eſt dans cette confiance que ceux qui en ont été guéris ſe livrent plus facilement au ſervice des autres malades, & par-là cette fauſſe créance a ſon utilité : cependant cette opinion eſt fauſſe, & on a vû le contraire dans cette conjoncture, j’en ai fait moi-même une triſte expérience.

Rien ne nous a tant ſurpris dans cette maladie que la violence & la rapidité de ſa contagion, ſoit pour le

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