Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/261

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ment un tout donné et un nombre ; et, dans le cas contraire, il faudrait ou que la division des phénomènes fût illusoire, ou que leur succession ne fût qu’une apparence ;

2o Que l’étendue occupée par le monde, en tant qu’elle est formée de parties réellement distinctes, c’est-à-dire qui soient les sièges de phénomènes réellement distincts, est limitée ;

3o Que les composés, soit atomiques, soit monadiques réels doivent être des sommes finies de particules réelles, quelque grands que soient leurs nombres. Les nombres possibles sont indéfinis ; mais l’indéfini est la négation de l’infini actuel dont il exclut par sa définition la possibilité, étant lui-même la possibilité sans terme.

Antithèse : Il existe des quantités concrètes dont les parties réelles et réellement distinctes ne composent pas des touts et des nombres déterminés.

L’infini et l’infiniment petit mathématiques ne sont pas les symboles de la quantité continue fictive, et de sa mesure supposée en vue d’ouvrir une carrière indéfinie à la mesure approximative de tous les rapports géométriques, mais bien l’expression exacte de l’unité et des sommes d’éléments nombrables dont la numération est posée à la fois, en un seul et même concept, comme interminable et comme terminée.

Scholie I. — La formule exacte du réalisme infinitiste, — synthèse de l’innumérable et de la numération, — définit clairement la nature de l’opposition entre la thèse et l’antithèse. Cette opposition porte, comme pour les dilemmes de l’inconditionné et de la substance, sur l’affirmation ou la négation du principe de relativité