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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/276

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qu’on emploie pour déduire des vérités géométriques dont la connaissance a été involontairement supposée, dans les données du problème : cercle vicieux. En regard de ces systèmes qui bannissent du principe assigné au monde, l’idée de personnalité, qu’ils entendent bien par après faire entrer dans ses produits, se place la doctrine venue la dernière dans l’antiquité pour constituer la théologie métaphysique de l’Église. C’est celle dont les auteurs entreprirent d’assembler en un même concept d’unité substantielle les grands attributs abstraits de l’être métaphysique premier, cherché par les philosophes au-dessus ou en dehors des dieux-personnes des religions, et la personne suprême du Créateur. L’alliance illogique de la création avec l’émanation, ou du dieu conscient, maître de son œuvre, avec l’Absolu opérant sans le savoir par les vertus qui descendent de lui et qu’il ne se connaissait pas, cette alliance, obtenue par l’emploi d’une hypostase qu’on déclara consubstantielle à son principe, fut accompagnée de l’accord forcé de l’infini avec la personnalité. Les attributs divins qui, soit pour l’intelligence, soit pour la volonté, ne se conçoivent moralement parfaits qu’en se définissant par des rapports déterminés, durent s’étendre à des objets que la raison humaine ne peut se proposer que comme indéterminés. L’intelligence divine appliquée à la prescience positive des futurs contingents ; la volonté divine, en conséquence, à la prédestination ; la prédestination elle-même expliquée plus clairement par l’action divine en tout et partout où se produit de l’être réel, ces dogmes ont constitué un panthéisme théologique qui a pu même être poussé plus loin que celui de la philosophie alexandrine de l’émanation, à cause du caractère formel de la volonté en Dieu, et du