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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/285

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doctrine déterministe, à ce point de vue, nous apparaît comme la croyance délibérée d’une volonté libre. La conclusion à tirer, en cet état de la question, est que, de part et d’autre, la décision dépend d’un acte de croyance. C’est donc en étudiant les motifs de croire que nous avons cherché la raison pratique d’affirmer (LIV-LVI).

Notre objet est maintenant de rattacher à la croyance en la liberté la suite des thèses qui nous apparaissent dans sa dépendance, comme nous rattachions tout à l’heure à l’hypothèse du déterminisme, qui est une croyance aussi, la suite des antithèses. Et de même que, dans la suite des antithèses, le déterminisme, après nous avoir mené logiquement à l’infinitisme, et de là, — dans la vue de composer l’unité des phénomènes divisés et dispersés dans le temps et dans l’espace en une multitude sans bornes, — nous a conduit au réalisme substantialiste, pour lequel les modes prédéterminés de la Substance s’ordonnent en forme d’émanation, ou en forme d’évolution ; de même, dans la suite des thèses, la doctrine de la liberté nous fait passer à la doctrine du fini, des distinctions réelles, des relations contingentes et des séquences variables, par la négation directe du déterminisme.

L’alternative fondamentale se pose ainsi :

Ou le déterminisme et ses conséquences : L’Infini, la Substance universelle, l’unité et la solidarité de ses modes sans origine et sans terme, une conception du monde suivant laquelle l’imagination du divers, de l’indépendant et du possible dans l’espace et dans le temps, l’intelligence délibérative, optative, spéculative ne seraient au fond que des produits de l’ignorance et de l’illusion, suite inévitable des modes inadéquats et des divisions apparentes des phénomènes ;