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Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/274

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français vient du latin[1], à l’excepsion de quelques mots étrusqs, pour le latin, et de quelques mots tudesqs, ou arabes, pour le français ; inventer une manière générale d’écrire les mots principaux, en supprimant les je, les tu, les vous, les ils, de sorte qu’un Français, un Italien, un Espagnol, un Anglais, un Allemand et un Hollandais lisent, chaqu’un dans leur langue, le discours imprimé. Il faudrait mettre, à la fin du Glossografe, un catalogue entier de ces signes, par l’ordre alfabetiq du français. A l’aide d’un diccionnaire italien, ou anglais, etc., chaque peuple en trouverait également l’explicacion. Voilà mes idées de ce matin.

Lu l’orthografe du chevalier de Sausseuil[2] au café ; vu Agnès. Vais à l’imprim’erie composer sur A iv volume Françaises. Vu Cailleau[3],

  1. Dans le Glossographe, Restif se proposait de prouver que le français n’est qu’un dialecte du latin : « Je suis glorieux des mots dont j’enrichis le français, parce qu’ils sont bons. Je n’ai cependant pas encore introduit celui de forabilité, comme m’en accuse le Mercure du 6 octobre 1787, et, à cette occasion, je prie messieurs les rédacteurs des journaux de lire l’épreuve, lorsqu’ils critiquent, et de ne pas s’en rapporter à la méchanceté des sous-feuillistes obscurs, ou à la malicieuse stupidité des correcteurs ordinaires. J’ai dit la favorabilité du local ; et j’ai l’honneur d’avertir mes concitoyens, en général, que la langue française, étant un dialecte du latin, on peut y puiser tous les mots ; que tous ceux qu’on y prend, soit directement, soit par analogie, sont clairs, et surtout français. » (Nuits de Paris, p. 1705.)
  2. Jean-Nicolas Jouin, chevalier de Sausseuil, auteur de l’ouvrage : An analysis of the french orthography (Londres, 1722), traduit sous le titre d’Anatomie de la langue française (Paris, 1783).
  3. André-Charles Cailleau (1731-1798), libraire de la rue Galande, auteur d’almanachs, de comédies, etc.