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Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/283

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Mes Inscripcions. 145

der un asile à l’auteur de ses jours. Un homme comme moi se voit, à 51 ans, assimilé à ces hommes viles, sans éducacion, sans mœurs, qu’il faut contenir par la crainte d’un magistrat puissant ! Et par qui ? Par un misérable qui a trompé, pour épouser Agnès Restif, une tante dévote et bornée, laquelle a fait passer la séduccion à sa nièce ! Il a perdu (sic) la tante et la nièce qu’il était riche : toutes deux ont cru faire un mariage de raison (car Agnès Restif ne s’est pas mariée par amourette), et, au bout de trois jours, la jeune persone se voit trompée[1] ! Elle n’a pas le nécessaire ! Aujourd’hui, tout est au Mont-de-piété, à l’excepcion de quelques gros meubles absolument nécessaires, ou sans prix !

Six semaines après, elle est frappée ! Au bout de cinq mois, enceinte du monstre, elle reçoit des coups de pied dans le ventre. Plus tard, ayant une fluxion, un violent coup de poing change cette fluxion en abcès ! On la fait deux fois coucher dehors, sur l’escalier…

  1. 1. Voici un billet inédit d’Augé à Agnès Restif, avant leur mariage ; nous l’avons retrouvé parmi les feuillets de notre manuscrit. Il est adressé à « mademoiselle Rétif de Montroyal, à Paris » ; notre auteur prétend, en effet, dans la Vie de mon père, descendre du Templier Jean de Montroyal : « Milles assurances de mon proffond respect et de ma sincère amitié à Mademoiselle Rétif, à qui je souhaite le bonsoir et que j’embrasse avec la plus grande pureté d’intention, mais de tout mon cœur, et de la prévenir que, sans être malade, je garde aujourd’huy la maison à m’occuper à écrire pour fait de nos intérêts, un jour à venir, s’il plaît à Dieu, qui seront communs. Amen. AUGÉ. Ce 11 janvier 1781. » On peut voir, dans la Femme infidèle et dans Ingénue Saxancour, d’autres lettres d’Augé où l’orthographe est encore moins respectée que dans celle-ci. V. la note de la page 147.