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Page:Restif de la Bretonne - Monsieur Nicolas, t. 2, 1883.djvu/156

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Et dans la vieillesse même elle se fortifie ; mais elle est alors si hideuse, qu’elle fait horreur à son objet, et qu’elle fait quelquefois rougir celui qui en est possédé. On dit que j’étais passablement bien. Mon oncle devint jaloux de moi ;… mais, retenu par la honte, il n’osait témoigner ses vilaines idées ; ou peut-être les combattait-il de toutes ses forces ; c’est ce que je crois. Je voyais alors fréquemment à la maison, M. Rousseau, qui, se destinant à être maître d’école et notaire, recherchait son curé. Je pris du goût pour lui : mon oncle s’en aperçut, à la joie que je témoignais lorsque je voyais entrer ce jeune homme ; à ma gaîté, pendant le dîner ou le souper, lorsqu’il le retenait. Il s’aperçut aussi qu’il m’aurait aimée ; mais qu’il n’osait laisser paraître son penchant, de peur de lui déplaire. Il partit de là. Il confia comme en confidence, à M. Rousseau, qu’il ne voulait pas que je me mariasse ; qu’il se proposait de me faire religieuse, et que tous ses arrangements étaient pris pour cela ; qu’il ne pardonnerait jamais à un jeune homme qui chercherait à les déranger, en parlant de mariage à sa nièce. M. Rousseau, qui ne m’avait encore rien dit, à qui sa famille avait déjà parlé de Mlle Stallin, tâcha de tourner ses vues du côté de cette fille méritante. Il évita de se trouver seul avec moi, car… et fréquenta celle qui, depuis, lui a donné… votre Jeannette, un fils très bon sujet, et une seconde fille. La retraite de