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Page:Restif de la Bretonne - Monsieur Nicolas, t. 2, 1883.djvu/49

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vérité que je puisse prouver : d’après ce que je viens de dire, on ne saurait me contester cette conséquence de l’éducation de mon Père, qu’on a dû tirer de la lecture de sa Vie, que l’Animal humain, pour acquérir toute la perfection dont il est susceptible, veut être élevé par la rigueur… Mais je contredis ici un grand philosophe ! je contredis J.-J. Rousseau ! Mon concitoyen ! je n’ai aucun intérêt à rabaisser le Citoyen de Genève ; mais je vous assure que son Émile est le plus mauvais livre qui ait paru depuis trente siècles, c’est-à-dire, le plus dangereux. Il est rempli d’erreurs, de choses mal vues, surtout pour l’étude du Latin ; ce qu’y dit à ce sujet Jean-Jacques est une misérable puérilité. Heureusement que nos collèges subsistent encore ! Si l’on suivait les fausses idées de cet homme à paradoxes brillants, nous retomberions dans la barbarie. Que les aveugles partisans de Rousseau apprennent, que la grarnmaire des langues Française, Italienne et Espagnole, n’est que dans le Latin. Chacun de ces trois dialectes a ensuite une syntaxe particulière. Mais la fondamentale, celle qui donne le sens intime des mots, est dans la langue Latine, et un peu dans la Grecque, deux langues dont l’étude est essentielle à tout Français, tout Italien, tout Espagnol, qui ne veulent pas répéter en perroquets les trois quarts et demi des mots de leurs langues[1]. Et à ce

  1. Le VImeet dernier volume des Idées singulières, intitulé Le Glossografe, traitera de cette matière. J’y travaille depuis 1769.