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Page:Restif de la Bretonne - Monsieur Nicolas, t. 2, 1883.djvu/64

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faire la guerre aux Jansénistes. J’ai déjà déclaré que je n’aimais pas les Jansénistes ; mais ils sont Chrétiens comme les autres, y poco mas : je veux qu’on ne leur donnât pas, qu’on leur ôtât même les places importantes ; mais quel mal pouvaient faire des particuliers riches, qui s’étaient consacrés, dans un hôpital, au service des pauvres vieillards, avec lesquels ils partageaient leurs revenus ? Quels prosélytes pouvaient-ils faire, parmi de vieux artisans, retirés par impuissance de travailler, qui passaient le soir de leur vie dans une retraite, où ils avaient le pain, le couvert, et un linceul à leur mort, parmi des estropiés, des paralytiques ? Pontife de la religion, vous pouviez rester tranquille ; votre sollicitude était ici déplacée, et elle n’a fait que du mal… Un nouveau recteur fut nommé par le nouvel archevêque, en place d’un bon et ancien ecclésiastique, appelé M. Villaret, qu’on déposséda. L’intrus était un homme fougueux, une de ces âmes rampantes qui tourmentent les autres, non par fanatisme, mais pour se faire remarquer de ceux dont ils espèrent de l’avancement ; deux siècles plus tôt, ils eussent poignardé. Le jour de son installation, le nouveau recteur regarda de travers le maître des enfants de chœur, et tous les gouverneurs Jansénistes, lorsqu’ils allèrent le saluer : ce fut un mauvais pronostic ! Le

    Beaumont est le même que cet abbé de Beaumont qui mangeait si souvent ici ? — C’est lui-même. — Oh ! i’n’faut donc avoir guère d’esprit, pour être archevêque de Paris ! »