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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/17

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L’ÎLE DE L’ASCENSION.

qu’on peut appeler de luxe, vu l’état actuel de la colonie.

C’est ensuite l’eau qu’on s’est occupé de recueillir avec le plus grand soin, parce qu’elle coule, non pas par filet, mais goutte à goutte dans trois ou quatre endroits, pendant huit mois de l’année. On a, à cet effet, un grand nombre de tonneaux défoncés par un bout, placés à côté les uns des autres, communiquant entre eux par des conduits, et se remplissant les uns les autres. Quelquefois ce n’est que l’humidité du lieu, condensée sur une pierre, dont on reçoit les gouttes qui tombent de seconde en seconde. Cette eau est aérée, salubre et sans mauvais goût. Elle est meilleure que celle de Sainte-Hélène, qui en conserve un de la terre sur laquelle elle coule.

Le gouverneur actuel, M. Bate, s’occupe de faire construire sur le penchant de la montagne un vaste réservoir en pierres de taille pour mettre une certaine quantité d’eau en réserve, soit pour la garnison ou pour les navires qui en auraient un pressant besoin. Dans ce moment même, on peut, sans se priver, donner dix tonneaux d’eau. Celle destinée aux animaux provient de la toiture de l’étable à bœufs, qui est couverte d’une toile vernie sur laquelle les nuages se condensent ; et comme on a lâché dans la campagne des poules, des dindes, des pintades, des pigeons qui sont devenus sauvages, on pousse la précaution jusqu’à leur mettre à boire dans des lieux solitaires. Certes, ces détails peuvent paraître minutieux,