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Page:Revue des Deux Mondes - 1858 - tome 14.djvu/302

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mille hommes de pied, de douze cents hommes d’armes, et de quatre cents chevau-légers. A leur tête se trouvaient des capitaines espagnols et italiens résolus et habiles, tels que le marquis de Pescara, Antonio de Leiva, le marquis de Mantoue et Jean de Médicis. Elles marchèrent vers la Lombardie, et allèrent mettre le siège devant Parme. Lautrec avait envoyé dans cette place avancée le maréchal de Foix, son frère, qui s’y était enfermé avec six mille hommes de pied italiens et quatre cents lances, formant environ deux mille hommes de cavalerie.

La ville est traversée par la rivière dont elle porte le nom, et qui la coupe inégalement en deux parties. Après plusieurs semaines de siège, les confédérés pénétrèrent dans la partie située sur la rive droite, et la mirent au pillage. Ils attaquèrent ensuite la partie assise sur la rive gauche, qui avait une étendue plus grande, et dans laquelle Lescun s’était plus fortement retranché, mais ils ne purent s’en rendre maîtres. Lescun la défendit vaillamment. Parti bientôt de Milan pour le dégager, Lautrec s’avança vers Parme à la tête de sept mille Suisses, de quatre mille aventuriers français, de cinq cents lances, ainsi que de quatre mille fantassins de Venise et de quatre cents hommes d’armes de cette république alliée, conduits par le général Théodore Trivulzi et le provéditeur André Gritti. Son approche inquiéta les confédérés, qu’une mutinerie des troupes allemandes exigeant leur solde avait affaiblis, et que le peu de succès de leur attaque avait découragés. Divisés et abattus, ils se décidèrent à lever le siège. S’éloignant de Parme avec précipitation, ils remontèrent vers le Pô afin de recevoir les Suisses que le pape faisait lever dans les cantons, et qui devaient descendre en Italie par le Bergamasque. Si Lautrec s’était jeté sur eux pendant leur retraite un peu confuse, il les aurait mis facilement en déroute et aurait sauvé le duché de Milan; mais, violent sans être hardi, courageux et non résolu, il hésita à les attaquer, et les accompagna plutôt qu’il ne les poursuivit. Il lui importait par-dessus tout d’empêcher leur jonction avec les Suisses alors en marche pour les renforcer. En les devançant à Casal-Maggiore, il leur aurait fermé le passage du Pô, qu’ils traversèrent sans être inquiétés. Lorsqu’ils furent parvenus sur la rive gauche de ce fleuve, et qu’ils remontèrent l’Oglio pour aller au-devant des renforts qu’ils attendaient, Lautrec, qui les suivait toujours, se trouva encore mieux en position de les attaquer et de les battre. Les confédérés étaient postés à Rebecca, et lui, se portant à Pontevico, d’où il dominait leur camp, les avait sous son canon et pouvait les accabler. Il en eut cette fois le dessein; mais, au lieu de l’exécuter sans leur laisser le temps de s’apercevoir du péril où ils s’étaient mis, il différa l’attaque jus-