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avait affirmé, dans les premiers temps de sa découverte, que l’endosmose était « le phénomène fondamental de la vie ; » plus tard, il se bornait à dire plus modestement qu’elle devait être considérée comme « une cause générale des mouvemens chez les êtres vivans. » Nægeli en 1855 lui attribua l’état de tension qui règne dans les parties jeunes de la plante et qui assure à ses tissus mous et délicats une rigidité indispensable. Mais c’est surtout à partir de 1875 que ces notions encore un peu vagues se précisèrent, grâce aux travaux d’un jeune professeur de l’université de Bâle, W. Pfeffer, devenu aujourd’hui le plus éminent botaniste de l’Allemagne.

C’est par lui que furent exécutées les premières mesures rigoureuses et précises de la force osmotique ; et cela, grâce à l’artifice de la membrane semi-perméable. Un nouveau progrès, d’une importance égale, fut réalisé en 1881, par un savant hollandais, le digne émule de Pfeffer, H. de Vries, qui découvrit le phénomène de la plasmolyse et le fit servir à des mesures analogues. Ce nouveau moyen ne donna, à la vérité, que des valeurs relatives et non point des valeurs absolues, comme celui de Pfeffer. Mais il rachète cette infériorité, si c’en est une, par l’incomparable commodité de l’opération.

Les manifestations de l’osmose sont pour ainsi dire innombrables, puisqu’elle résume les rapports matériels de la cellule vivante avec le milieu ambiant. C’est cette participation de la force osmotique dans une multitude d’actes ou de fonctions, que les auteurs contemporains ont essayé de mettre en lumière depuis une vingtaine d’années. On a étudié à cet égard l’absorption, l’excrétion, la circulation des liquides en dehors des cellules et à leur intérieur ; l’ascension de la sève, le mécanisme de l’accroissement des plantes ; les influences exercées par la lumière, par la pesanteur, par les contacts, par les divers excitans, sur les mouvemens et la direction des tiges et des racines. Nous ne pouvons nous proposer de rendre compte de cet énorme labeur. Nous prendrons seulement quelques exemples, pour faire comprendre la nature de l’intervention des forces osmotiques dans l’exécution des actes vitaux. Et nous choisirons précisément un problème fondamental de la physiologie végétale, celui de l’accroissement des cellules et, par conséquent, des plantes.

Il s’agit de comprendre par quel mécanisme intime s’accomplit le grandissement de la cellule végétale, comment et pourquoi son