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Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXXI, 1891.djvu/230

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rattache la controverse entre l’idéalisme et le réalisme ; mais la nature de ces deux doctrines ne peut être éclaircie que par la conscience réfléchie, médiate, et dépend de la détermination de la valeur cognitive de la pensée.

L. Ferri. Le problème de la conscience divine ou un livre posthume de B. Spaventa (Expérience et métaphysique). — Pour arriver à la conclusion que la vie divine est inconsciente, Spaventa passe par la notion de l’intuitif, du discursif, de la conscience, de la connaissance, du savoir, et de leurs conditions unies aux rapports du fini et de l’infini, du temps et de l’espace, avec l’extratemporel et l’extraspatial. M. Ferri soumet à un rapide examen ces notions et ces rapports relativement à la question de la conscience et de l’inconscience divine. Ses conclusions sont qu’une relation de présence de l’activité divine à elle-même, ou bien une conscience de soi qui, en substance, se résout en identité, n’est pas incompatible avec l’immanence de la suprême et universelle énergie du monde. Mais elle n’est pas moins conciliable avec une certaine transcendance, puisque si la présence de l’activité à elle-même ne peut se séparer de son sujet, ni celui-ci du monde, avec lequel il reste en rapport causal et immédiat, d’autre part, cette relation d’identité dans laquelle sujet et objet se réciproquent (si reciprocano), est une détermination d’existence intérieure telle qu’elle exclut toute autre existence étrangère, non pas seulement opposée, mais diverse. L’inconscience et la transcendance se concilient dans la relation de Dieu avec le monde au moyen de l’attribut de la conscience reconnu dans l’activité constitutrice et ordonnatrice du monde.

Principaux articles et comptes rendus : S. Ferrari. L’École et la philosophie pythagoriques (3 articles). — N. D’Alfonso : La lutte dans l’éducation. — A. Marconi. De l’incohérence morale. — L. Credaro. Le passé de l’histoire de la philosophie. — G. Zuccante. Faits et idées. — G. Rossi. Les principes newtoniens de la philosophie naturelle. — A. Chiappelli. Die Philosophie der Griechen, de Zeller.A. Martini. Questions de morale pratique, de Bouillier.


Rassegna critica di Filosofia, scienze et lettere.

(Aprile-Luglio 1890.)

G. Bovio. La philosophie. — Parmi les offices sociaux, un des plus élevés est celui du philosophe. Toute idée vraie a en soi son actuabilité et sa pratique. La philosophie indique le côté commun de toutes les sciences, leur tendance à l’unité. Cette unité n’est pas autre chose que la philosophie. L’unité de l’esprit se fait unité de caractère : le philosophe est l’homme un dans la pensée et dans le caractère. Le monisme, qui se retrouve même au fond du dualisme, doit être soutenu contre l’agnosticisme et l’autoritarisme ; ainsi, la philosophie rend un grand