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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/172

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dans le repos l’idéal de cette vie et de la vie future.

Les philosophes de l’antiquité classique posaient le problème moral autrement que les modernes ; ils cherchaient le souverain bien. Or, on sait que, pour plusieurs écoles, il consiste dans la vie contemplative, la parfaite tranquillité d’âme, « l’ataraxie ». Plus tard, c’est la même attitude chez la majorité des mystiques de tous les temps et de tous les lieux, dans le quiétisme de Molinos et de ses successeurs, etc. Sans doute, cette règle de vie n’a été l’idéal que du petit nombre ; mais elle est une affirmation raisonnée, systématique, de l’aspiration au moindre effort : « Il vaut mieux être assis que debout, couché qu’assis, mort qu’endormi. »

Pour les religions, si on néglige les croyances primitives sur la vie future, — répétition un peu idéalisée de la vie terrestre — qui ont persisté à titre de survivances parmi les civilisations avancées (Égypte, Grèce, etc.), on voit que les autres inclinent à une solution quiétiste : la vision béatifique, la résorption en Dieu, le nirvâna. La solution bouddhique est la plus audacieuse, la plus radicale dans le sens du