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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/63

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de résidus kinesthétiques, isolés, groupés, associés suivant les expériences de la vie passée de l’individu, vides de contenu, mais étant les conditions nécessaires d’une reviviscence consciente.

Tel le botaniste relève une feuille morte dont il ne reste que le réseau parenchymateux qui en forme le squelette. Son imagination comble les vides, les remplit de cellules vivantes, de grains de chlorophylle qui la rendrait verte : elle redevient pour lui une feuille complète, d’une espèce déterminée, celle du chêne, du hêtre, du châtaignier. De même notre surhomme dans ces agencements moteurs, actuellement vides, pourrait replacer des états de conscience intellectuels et affectifs et opérer ainsi une restitution intégrale.

Laissons ces comparaisons pour examiner avec quelques détails si l’hypothèse motrice est conciliable avec le travail de l’activité inconsciente. La question présente deux aspects :

Le premier aspect est celui de la simple conservation, c’est le problème de la mémoire. Je ne m’y arrête pas. Après tout ce qui a été écrit sur ce sujet, il reste encore beaucoup d’obscurité. Toutefois, si à la conception ancienne de réservoir, de dépôt, de magasin conservant des états