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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/89

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représentations, mais aussi quelque chose qui n’est qu’un aspect très fractionnaire, un abstrait qui sert à comparer ; il y a un tertium quid qui est la conscience d’un rapport. Objectivement, si l’on peut appliquer ce terme à un état de conscience de cette espèce, vide de tout contenu propre, le rapport semble avoir pour substratum des mouvements ou des représentations motrices.

J’ai soutenu ailleurs (ouvrage cité, chap. iv) cette opinion en m’appuyant surtout sur les données du langage. Plus récemment, Washburn a émis une opinion analogue ; il attribue au rapport une nature kinesthétique « qui le rend indécomposable et inanalysable ».

Quoi qu’il en soit, cette forme de l’activité intellectuelle est la seule qui synthétise et unifie dès qu’on s’élève au-dessus de l’association pure et simple.

La conscience ou appréhension des rapports a aussi ses degrés. L’enfant qui en regardant deux maisons découvre en sus qu’elles sont contiguës ou séparées dans l’espace, que l’une est plus grande et l’autre plus petite, pense des rapports. Dans les espèces animales, il y en a qui semblent