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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/101

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du Chev. Grandisson.

Terres qui lui conviendra le plus. Je n’aurai point d’autre volonté que la sienne. Je ne doute pas de votre amitié, Mr Reves, a-t-il ajouté. Je mériterai la vôtre, Madame, & je vous assure que je me promets beaucoup de satisfaction dans l’alliance que j’ai en vue avec votre famille.

Il a rappelé ensuite la scene qu’il avoit eue chez Mylady Williams, avec Mr Walden. Il a répété quelques expressions de son adversaire, il a contrefait plusieurs de ses grimaces ; & riant de toute sa force, à chaque trait dont il relevoit le ridicule ou la grossiereté, il n’a laissé pour unique rôle, à Mr & Mme Reves, que le tems de rire de lui, ou du moins d’en sourire, autant que la bienséance le permet avec un Fat dont on ne veut pas blesser la vanité.

Comme on étoit prêt à servir le thé, Mme Reves m’a fait avertir. Je suis descendue. À mon arrivée, Sir Hargrave s’est avancé vers moi d’un air tendre. Son compliment ne l’a pas été moins. Charmante miss, m’a-t-il dit, j’espere vous trouver autant de bonté que de charmes. Vous ne sauriez vous imaginer ce que j’ai souffert, depuis que j’ai eu l’honneur de vous voir. Il m’a fait là-dessus une très-profonde révérence ; & paroissant s’allonger, à mesure qu’il se redressoit & qu’il levoit la tête en arriere, on auroit cru qu’il étoit devenu plus haut pour s’être baissé. L’agréable Fat ! ai-je dit en moi-même. Je me suis assise, &