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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/128

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Histoire

M. Greville fera ce qu’il plaît à lui-même. Je demande seulement qu’on m’accorde la même liberté.

Vous êtes si délicate, Mademoiselle ! Si fort en garde contre la crainte de donner le moindre avantage !

Et les hommes, Monsieur, en prennent tant de la moindre occasion ! Mais quelque idée que vous ayez de ma délicatesse, je suis juste, & je vous assure que si je n’étois pas déterminée…

Déterminée… oui, oui, Mademoiselle, & quelquefois jusqu’à l’obstination. J’avoue que ma commodité ne me permettoit pas trop de prendre ce tems pour venir à la Ville. Dites, Mademoiselle, que vous souhaiteriez de me voir partir, & que ni ce Sir Hargrave, ni le Neveu de votre nouveau Pere (car ces nouvelles parentés m’allarment) ne feront aucune impression sur votre cœur, & que vous ne me refuserez point l’honneur de vous voir dans les visites que je rendrai à Mr Reves ; je vous promets alors de partir avant la fin de cette semaine. J’écrirai, dès ce soir, à Fenwick, pour lui apprendre ce qu’il ne doit pas ignorer ; & que je pars sans emporter beaucoup de fruit de mon voyage. Cet avis pourra vous épargner la vue de votre second fléau ; c’est le nom que votre Cousine Lucie nous donne quelquefois à tous deux.

Vous êtes si peu capable de modération, Mr Greville, que d’autres pouvant ne l’être