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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/132

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Histoire

flatte d’être quelque jour de ce nombre. Mais je trouve que la plume & ses lectures ne lui ont pas fait négliger l’exercice de son éguille. Elle en est d’autant plus respectable pour moi, que c’est un exemple à produire contre ceux qui n’approuvent point le savoir dans les femmes ; censure… quelquefois juste, mais trop générale. Je ne voudrois pas que cette qualité fît la principale distinction d’une femme que j’aime ; mais lorsqu’on a reçu des talens, pourquoi ne les pas reconnoître, ou les laisser sans culture ? Il me semble, ma chere, qu’après les vertus essentielles de mon sexe, qui sont la modestie, la docilité, & l’attachement aux devoirs de la Religion & de la morale, ce n’est point une disgrace d’avoir l’esprit un peu cultivé. Miss Clemer est heureuse, comme votre Henriette, par l’affection d’une Tante qui n’a rien de plus cher qu’elle. Sa Mere est encore au monde, mais elle n’aime qu’elle-même ; & la nature lui a si peu parlé pour cette excellente fille, que Mme Wimbura, sa Tante, n’a point eu de repos qu’elle ne l’ait fait venir près d’elle. Nous sommes convenues, Miss Clemer & moi, de nous voir sans cérémonie.

J’aurois dû vous dire que la réponse du dernier Maître de Wilson ayant été fort à son avantage, je l’ai pris enfin à mon service. Mylady Williams est venue dans mon absence. Elle paroît fort occupée de nos parures de Bal, & de la mienne en parti-