Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
123
du Chev. Grandisson.

qu’il étoit sur son départ, & qu’il retournoit droit à Nortampton-Shire, sans avoir obtenu de ma Cousine la moindre explication en sa faveur. Toutes ces circonstances rassemblées, il ne paroît presque pas douteux que M. Greville ne soit au fond de cette noire aventure.

Ainsi vous prendrez sur ces lumieres toutes les mesures que votre prudence pourra vous inspirer. Si M. Greville n’est pas retourné dans votre canton… si M. Fenwick… Sais-je moi-même ce que je dois vous conseiller ? Le moins de bruit qu’on pourra faire sera le mieux, jusqu’à ce qu’on parvienne à quelque certitude. Que la nature de cette certitude me cause de crainte ! Chere Henriette ! Mais je suis sûr que vous croirez devoir apporter tous vos soins à cacher cette terrible affaire à sa Grand-Mere, & même à votre chere Femme : cependant ses prudens conseils peuvent être nécessaires.

J’ai six personnes dans les différens quartiers de la Ville, avec ordre de prendre des informations parmi les Porteurs & les Cochers. On ne peut s’imaginer que le nouveau Laquais soit un misérable… Que dire ? Que penser ? Nous avons envoyé chez sa Sœur, qui tient une Hôtellerie dans Smithfield. Elle n’a point entendu parler de lui. J’ai fait chercher les Porteurs, qui ont porté cette chere Fille à la maudite Mascarade. Ceux de Mylady Williams, qui les ont produits eux-mêmes, les connoissent & savent leur numero.