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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/146

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Histoire

Ils servent depuis St. James jusqu’à Berkley-Square. On pourra découvrir quelque chose par leur moyen. Ils craignent sans doute de venir demander leur argent, qu’ils n’ont gagné qu’à demi. Malheur à eux, s’ils sont reconnus pour des coquins.

Il m’est venu quelque soupçon sur Sir Hargrave, autant par rapport à l’idée qu’un de mes Amis nous a donnée de son caractere, que pour quelques emportemens dont j’ai été témoin, à l’occasion du refus que Miss Byron a fait de ses offres. J’ai envoyé chez lui dans Cavendish-Square, pour savoir s’il étoit au logis, & à quelle heure il étoit revenu du Bal. On a répondu qu’il étoit au lit, & qu’on ne croyoit pas qu’il dût sortir avant le dîner, parce qu’il attendoit compagnie. Il n’est revenu, dit-on, que vers cinq heures du matin.

Nous n’avons pas manqué d’envoyer aussi à la maison où M. Greville étoit logé. Il a quitté ce logement ; & ses Hôtes le croyent retourné en Province. Mais il est capable de toutes sortes d’inventions pour déguiser ses desseins. J’étois bien persuadé qu’il n’auroit pas tenu en deux endroits un langage différent. Heureux, si nous ne l’avions pas trouvé parti !

M. Greville doit être le coupable. Vous aurez la bonté de dépêcher promptement le Porteur, avec des informations que vous aurez pu vous procurer sur M. Greville. Je suis, hélas ! tout à vous.

Archibald Reves.