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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/148

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Histoire

s’éloignât de nous ? C’est vous, Monsieur, qui n’avez pas voulu être refusé. C’est vous qui vous êtes obstiné à la mener dans cette Ville de perdition.

Quelque misérable Libertin, j’en suis sûr… Mais ce n’est pas Greville. On le vit descendre de sa chaise de Poste hier au soir. Il n’y avoit personne que lui. Une demie heure après, quoiqu’il fût très-tard, il nous envoya faire ses complimens & ceux de notre chere Fille, en nous faisant assurer qu’il l’avoit laissée en bonne santé, & plus heureuse, nous a-t-il fait dire dans son stile ordinaire, que disposée à faire le bonheur d’autrui. Il n’ignore pas que notre vie est attachée à la sienne.

Retrouvez-la, Monsieur. Rendez-la nous tranquille & en bonne santé ; sans quoi nous ne pardonnerons jamais à ceux qui ont été l’occasion de son voyage. Chere Niece ! Elle s’est laissée vaincre. Elle n’avoit point de passion pour voir Londres. Le plus doux, le plus obligeant caractere ! Hélas ! à quoi n’est-elle peut-être pas exposée ! Faites-la chercher de toutes parts. Mais vous n’épargnerez rien, nous n’en doutons pas. Que personne ne soit excepté de vos soupçons. Cette Mylady Williams… Un complot de cette nature ne s’est pas fait sans la participation d’une femme. N’étoit-elle pas Amie de Sir Hargrave ? Ce Sir Hargrave ! Ce ne peut être Greville. Quand nous n’en aurions pas les preuves que j’ai rapportées, Greville, tout méchant