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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/165

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du Chev. Grandisson.

proche de la forêt de Windsor. Je ne doute plus qu’il ne soit l’Infâme. Qui sait ce que cette chere Fille peut avoir souffert, avant que d’être traînée dans le carrosse ? Ciel ! Soutiens ma patience. Infortunée Miss Byron ! Je me représente ses prieres, ses larmes, ses cris étouffés ! Ô l’infâme Hargrave !

J’ai déja rassemblé autant d’hommes & de chevaux, que deux de mes Amis m’en ont pu fournir. Nous serons neuf, en comptant mes deux Laquais avec moi. Je poursuivrai le misérable jusqu’à l’extrémité du monde. Mais nous n’irons pas si loin pour le trouver. Notre premiere course sera chez lui-même, dans la maison qu’il a près de Windsor. Si nous ne l’y trouvons point, nous irons tomber à Reading, chez ce Bagenhall. Ce seroit perdre son tems que d’aller à Padington : la friponne de Veuve & ses deux filles n’y sont plus ; & l’on n’y trouveroit qu’une Servante mal informée, dont on ne tireroit que ce qu’on sait déja. Cependant j’ai accepté l’offre de Mylady Williams, qui propose d’y envoyer son Maître-d’Hôtel avec les deux Porteurs, pour nous procurer tous les éclaircissemens dont j’aurai besoin à notre retour.

Demain, à quatre heures du matin, les six hommes qu’on me prête, & moi-même avec les deux miens bien armés, nous devons nous trouver au coin de Hyde-parck. Il est cruel d’avoir encore une nuit à passer dans cette agitation. Mais tant de gens ne peuvent être prêts plutôt. Ma femme me fait pro-