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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/166

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Histoire

mettre d’employer le bras de la Justice dans quelque lieu que je puisse découvrir l’Infâme, ou notre chere souffrante. Nous nous diviserons, pour suivre les deux chemins, en prenant des informations à chaque passage ; & nous conviendrons d’un rendez-vous. Je suis mortellement harassé ; mais c’est l’ame qui souffre le plus.

Ô cher Monsieur Selby ! Nous avons des lumieres. Le Ciel en soit loué ! Nous venons de recevoir des nouvelles, moins heureuses à la vérité qu’il ne seroit à desirer ; mais votre chere, votre aimable Niece est vivante. Elle vit, elle est dans des mains honorables ! Lisez la lettre que je vous envoye, & qui m’étoit adressée.

17 février.
Monsieur,

Miss Byron est en sûreté avec des personnes d’honneur. Dès le premier moment qu’elle a pu disposer d’elle-même, elle m’a priée de tranquilliser votre cœur par cette information.

Elle a reçu des traitemens cruels, dont elle n’est point en état de vous apprendre les circonstances. Nous l’avons vue plus d’une fois sans connoissance, & cet état a duré des heures entieres. Mais n’en soyez pas trop effrayé. Ses évanouissemens, quoiqu’aussi fréquens encore, deviennent beaucoup moins dangereux.