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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/179

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du Chev. Grandisson.

En vain me suis-je défendu, par l’impatience que j’avois de porter d’heureuses nouvelles à ma femme. On m’a répondu que ma résistance étoit inutile, & que la sœur feroit un Prisonnier, comme le frere en avoit délivré un. Ma résolution étoit encore incertaine ; lorsqu’un bruit de chevaux nous ayant fait jetter les yeux dans la cour, nous avons vu sortir Sir Charles Grandisson de son carrosse.

Il est entré de l’air le plus noble ; & s’adressant à moi : j’apprens, m’a-t-il dit, que j’ai l’honneur de voir M. Reves. Il s’est tourné vers sa sœur, pour lui demander pardon d’être entré, sans s’être fait annoncer. Il a donné pour excuse, qu’il me savoit avec elle, & qu’il brûloit d’apprendre des nouvelles de Miss Byron. Nous lui avons rendu compte de la situation de notre chere Malade, qui s’étoit levée, & même habillée ; mais qui se trouvoit encore si foible, qu’on l’avoit engagée à ne pas quitter sa chambre. Il m’a félicité de l’espérance que nous avions du moins, de la voir bientôt rétablie.

Le Chevalier Grandisson est dans la fleur de l’âge. Je ne me rappelle point d’avoir jamais vu d’homme mieux fait, & d’une plus belle physionomie.

Après lui avoir fait mes remercimens au nom de plusieurs familles & au mien, je n’ai pu manquer de lui demander quelque information sur sa blessure. Il a traité de