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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/239

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du Chev. Grandisson.

ingénus, & rien ne l’obligeoit de les confier au papier. Comme je présume que votre intention n’est pas de faire éclater, par des poursuites ouvertes, un attentat qui est demeuré sans effet ; la bonté que vous aurez de faire savoir, à la Sœur de ce Misérable, que son Frere peut exécuter librement ses bonnes résolutions, si sa Lettre est sincere, servira peut-être à le ramener tout-à-fait d’un train de vie, qui peut non-seulement le conduire lui-même à une fin funeste, mais devenir fatal à une quantité d’honnêtes gens par les suites de son désespoir.

On reconnoît au seul tour de sa Lettre, quand nous n’en aurions point d’autres preuves, qu’il est capable de faire beaucoup de mal. Il avoue que depuis sa premiere jeunesse, son malheur l’a fait tomber en de fort mauvaises mains ; sans quoi ses qualités naturelles auroient pu le rendre utile à la Société. Il s’étend sur l’Histoire de différens Maîtres qu’il a servis, & sur les odieux excès dans lesquels il s’est engagé pour leur plaire. Mais rien n’approche de la peinture qu’il me fait d’un Bagenhall de Reading, & d’un Juif de Londres, nommé Merceda, deux insignes scélérats, s’il faut l’en croire, qui l’ayant exercé long-tems à toutes sortes de désordres, l’ont recommandé à Sir Hargrave pour les mêmes services. Il me donne le détail de la noire entreprise dont il avoit pris la direction. Outre la faveur de son