Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/279

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
du Chev. Grandisson.

carrosse, a donné la main à la Comtesse. Miss Grandisson, de l’air le plus enjoué, a dit d’abord à sa Sœur : commencez, s’il vous plaît, par faire connoissance avec notre Cousine Reves. La Comtesse, après avoir salué Mme Reves, s’est tournée vers moi. La voilà, c’est elle, a repris Miss Grandisson ; voilà notre Henriette ; Mylady m’a saluée. Mais quoi ! s’est écrié sa Sœur, en attachant les yeux sur moi ; quoi donc, chere Henriette ? Pardon, Mylady, a-t-elle ajouté en me prenant par la main, il faut que je compte un peu avec cette chere Fille. Elle m’a menée vers une fenêtre : que vois-je ? m’a-t-elle dit. Que signifient ces yeux ? M. & Mme Reves, mes chers Cousins, a-t-elle continué en élevant la voix, vous m’expliquerez apparemment cette énigme.

Charmante vivacité de Miss Grandisson, ai-je dit en moi-même, vous ne vous soutiendrez pas long-tems.

Elle a repris ma main, & me conduisant sur un fauteuil, elle s’est placée près de moi, son éventail dans l’autre main. Je veux savoir le fond, a-t-elle recommencé, & me voyant faire un effort pour sourire, elle m’a déclaré que je ne lui en imposerois point par de fausses apparences. J’ai soupiré. Fort bien, m’a-t-elle dit ; mais d’où vient ce profond soupir ! Notre Grand-Maman Shirley ?…

Elle est en parfaite santé, Mademoiselle.

Et notre Tante, notre Oncle Selby, notre Cousine Lucie ?