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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/280

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Histoire

Ils se portent bien.

Quelle mouche a donc piqué cette chere Fille ! Quelqu’un de ses Esclaves s’est-il poignardé ? Est-elle fâchée de n’être pas délivrée si heureusement des autres ? Mais ces obscurités ne tarderont point à s’éclaircir. La Comtesse s’approchant de moi, lui a fait un reproche de l’embarras qu’elle me causoit par ses instances, en l’accusant fort agréablement d’un excès de vivacité, que Sir Charles seul, a-t-elle dit, étoit capable de tempérer. J’ai répondu qu’on ne pouvoit reprocher à Miss Grandisson que des excès de bonté.

Mme Reves m’a soulagée fort à propos. Elle a parlé de l’inquiétude que Sir Hargrave Pollexfen n’avoit pas cessé de nous causer. Ah ! Madame, lui a dit la Comtesse, il n’a ni le dessein, ni la hardiesse de remuer. Il n’a pas d’autre parti à prendre que celui du repos, si vous avez la bonté de lui en laisser le choix.

J’ai reconnu assez clairement que les deux Sœurs ne savoient rien de l’appel. Miss Grandisson a demandé si nous avions appris quelque chose de Sir Hargrave ? Je me suis dispensée assez adroitement de répondre à cette question, en lui demandant moi-même si Sir Charles n’en avoit rien appris ? Rien, m’a-t-elle répondu. J’ai ajouté que le plus mortel chagrin que j’eusse à redouter, étoit de voir renaître une querelle dont j’avois été la malheureuse occasion, & d’apporter