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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/33

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nous faisons peu d’attention aux tailles d’Angleterre, & nous leur préférons la négligence Françoise. J’observe en passant que les Dames étrangeres ont raison, de ne pas rechercher une perfection à laquelle il leur est impossible d’atteindre. Si nous sommes raisonnables aussi, d’entrer là-dessus dans leur goût, c’est une autre question. Mais, quelque parti qu’on prenne là-dessus, il y a tant de dignité & d’agrément dans le port, dans l’air & dans tous les mouvemens de Miss Henriette Byron, que les belles tailles seront toujours en honneur dans le lieu qu’elle habitera, au jugement des Étrangers, comme à celui des Anglois.

Sa peau est d’une blancheur & d’une finesse admirable. Je me suis attaché quelquefois à considérer sa peau, jusqu’à m’imaginer que je voyois couler son sang avec une douce égalité, au travers de ses veines transparentes. Son front s’ouvre avec une noblesse, qui semble allier sensiblement la dignité & la modestie, & qui frappe, à la seule vue, d’une sorte de respect, accompagné d’un délicieux plaisir. Ne m’en demandez pas d’autre description. Chaque trait, en un mot, est à l’épreuve de la plus fine critique ; & tout son visage, & son cou, si admirablement placé sur deux épaules les mieux proportionnées du monde… Que je périsse, si tout pris ensemble, je ne la crois pas la plus parfaite beauté qu’on ait jamais vue. Mais une autre perfection qui