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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/323

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du Chev. Grandisson.

beaucoup d’avantages. J’ai jugé au premier coup d’œil, que toute son ambition est de plaire. Elle m’a fait deux ou trois jolis complimens ; & quand Sir Charles ne me l’auroit pas recommandée, je me serois senti pour elle une vive inclination.

M. Grandisson est entré. Par ma foi, Sir Charles, a-t-il dit en s’approchant, mon impatience l’emporte : savoir ici la plus belle Dame d’Angleterre, & me voir empêché si long-tems de lui rendre mon hommage, c’est ce qu’il m’est impossible de soutenir. Il m’a saluée d’un air fort galant. Il a salué M. & Mme Reves ; & se tournant vers Miss Grandisson, il a juré sur son ame que la renommée étoit au-dessous de mes perfections, & d’autres flatteries de cette nature. Ne vous ai-je pas dit, lui a répondu sa Cousine, que vous en jugeriez comme nous ?

Tous les complimens de M. Grandisson ne m’ont point inspiré plus de goût pour lui. Peut-être aurois-je eu moins d’indifférence pour ses politesses, si je n’avois pas connu M. Greville, M. Fenwick, & le Chevalier Pollexfen. Je m’imagine que les gens de cette trempe se ressemblent tous. Pauvres personnages ! que vous êtes loin de mon cœur.

Sir Charles, s’adressant alors à Madame Reves & à moi, nous a proposé de passer dans l’appartement. Mylord L… & Mylord G…, qui nous ont entendu approcher,