Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/334

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
132
Histoire

vie d’un honnête homme ? Si vous parlez de la mienne, répondit Sir Charles, je vous prie d’être là-dessus sans inquiétude. Si vous entendez le pauvre Sir Hargrave, je déclare qu’elle est en sûreté de ma part, du moins par des ressentimens prémédités. Croyez-vous, Monsieur, ajouta-t-il, en regardant M. Reves, que Miss Byron puisse supporter la vue de Sir Hargrave ? Je m’imagine qu’il pense à lui demander pardon. Consentira-t-elle à recevoir sa visite ?

Si jamais une femme fut adorée, interrompit Bagenhall, c’est Miss Byron, par Sir Hargrave. La voie même qu’il a tentée pour en faire sa femme, n’en peut laisser aucun doute. Vous promettez, Monsieur, en s’adressant à Sir Charles, de ne pas mettre d’obstacle à ses esperances ?

Je répete, lui dit Sir Charles, comme je vous l’ai déclaré plus d’une fois, que Miss Byron est encore sous ma défense. Si Sir Hargrave est disposé, comme il le doit, à lui demander pardon ; s’il l’obtient, & même aux conditions qu’il desire, je me persuaderai que Miss Byron & lui peuvent être plus heureux ensemble que je ne me l’imagine à présent. Je ne souhaite point d’être regardé sous un autre titre, que celui du Protecteur de Miss Byron contre la violence ; & je ferai gloire de l’être, aussi long-tems qu’elle ne refusera point mes services. Mais l’occasion doit être imprévue ; ce doit être au défaut du secours naturel des loix.