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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/383

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du Chev. Grandisson.

réguliérement à me rendre ses soins, sur le portrait qu’on lui avoit fait de moi ; & ce n’étoit pas la premiere fois qu’il en eût desiré l’occasion. Il s’étoit déterminé un jour à rendre une visite formelle à mon Oncle Selby en Northampton-Shire, & son équipage étoit prêt, lorsqu’il avoit appris que mon Oncle étoit venu à Londres avec M. & Mme Reves. Là-dessus, il s’étoit rendu à Petersborough, dans l’intention de faire l’ouverture de ses sentimens à M. Deane, pour lequel on l’avoit informé de notre confiance : mais l’ayant trouvé parti pour Cambridge, il avoit pris la résolution d’éprouver sa fortune avec moi, & de venir à Londres avec d’autant plus de confiance, qu’on l’avoit assuré que ma famille se reposoit de mon choix sur moi-même, & qu’il se voyoit en état de me faire des offres dont celles d’aucun de ses Concurrens ne pouvoient approcher. Ainsi ses vues n’étoient pas précipitées, & ne venoient pas de la seule impression que j’avois faite sur lui chez Mylady Williams, quoiqu’il avouât que ses sentimens s’étoient assez échauffés tout d’un coup pour lui en faire hâter la déclaration.

Il regardoit, m’a-t-il dit, comme le plus grand de tous ses malheurs, de m’avoir causé de si violens déplaisirs ; il a répété toutes les raisons prises de son amour, de ses souffrances & de son repentir, & sur-tout de l’effort qu’il a fait sur lui-même pour