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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/401

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du Chev. Grandisson.

chere, puisque ni lui, ni ses Sœurs, ne vous donnent aucun encouragement. Je sais combien toutes ces suppositions peuvent blesser votre délicatesse, mais alors vous devez être doublement en garde contre vous-même, car la réalité seroit bien plus terrible que les suppositions. Quand il n’y auroit qu’un homme au monde dont vous pussiez craindre votre ruine, ne seriez-vous pas en garde contre lui ?

Je meurs d’impatience de revoir ma chere Henriette entre mes bras. Mais voici le conseil que je crois convenable à sa situation. Ne perdez, ma chere, aucune occasion de cultiver l’amitié des deux charmantes Sœurs, quoique, pour le dire en passant, si Miss Grandisson devine l’état de votre cœur, je ne trouve point que ses railleries s’accordent avec le reste de son aimable caractere. Ne leur refusez jamais votre compagnie lorsqu’elles vous la demandent. Miss Grandisson vous a promis l’histoire de leur Famille. Faites-la ressouvenir de sa promesse. Vous obtiendrez des lumieres qui pourront servir à guider vos pas. Vous saurez particuliérement si les Sœurs épousent l’intérêt de quelqu’autre femme, quoique la réserve qu’elles reprochent à Sir Charles, leur fasse peut-être ignorer les secrets de son cœur. Mais si leur faveur n’est déclarée pour personne, pourquoi ne pourroit-elle pas tomber sur vous ? À l’égard de la fortune, si l’on pouvoit découvrir quelles sont leurs prétentions, nous