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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/402

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Histoire

ferions nos efforts pour ne pas demeurer en arriere.

Mais comme j’approuve le parti auquel votre Tante s’est arrêtée, de suspendre la réponse qu’elle doit à la Comtesse de D…, quelle conduite tiendrons-nous dans cette affaire ? Voici là-dessus mes idées. Cette Dame part du principe que vos affections ne sont point engagées : votre Tante l’en a formellement assurée. Vous lui avez parlé du moins dans des termes qui ont dû lui faire naître quelque doute. Elle nous a fait annoncer sa visite pour Samedi prochain. Il faut s’attendre qu’elle demandera des explications, & nous les devons à sa franchise autant qu’à notre propre caractere, que nous sommes obligées de soutenir avec honneur. Je voudrois l’informer nettement de l’entreprise de Sir Hargrave Pollexfen, dont il me semble que vous lui avez déjà dit quelque chose, & de la généreuse protection que vous avez reçue de Sir Charles : la vérité n’attire jamais de reproche. Votre Tante avouera que vous lui avez écrit, & que vous vous refusez, avec la plus respectueuse reconnoissance, à l’honneur qui vous est proposé, ce qu’elle ne peut expliquer qu’en supposant, & se persuadant même, que par des motifs de reconnoissance, vous préférez Sir Charles à tout autre homme, mais que vous ignorez ses engagemens ; que vous n’avez aucune raison de lui croire d’autres sentimens pour vous, que ceux de la politesse