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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/45

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Mme Reves, qui sait la passion que j’ai pour écrire, & qu’on attend de moi beaucoup de Lettres, m’a fait préparer une provision de papier, de plumes & d’encre. Elle m’a permis volontiers de prendre aussi-tôt possession de mon appartement, pour obéir à mes Amis, qui m’ont ordonné, comme vous savez, de leur donner de mes nouvelles au premier moment de notre arrivée, & de vous adresser ordinairement mes Lettres. Mais, dans un espace si court, que puis-je avoir à vous marquer ? Mon appartement est d’une élégance extrême. Un petit cabinet de Livres, fort bien choisis, en fait le plus bel ornement pour moi, à l’exception néanmoins de mes plumes & de mon encre, auxquelles je ne dois rien préférer, puisqu’elles me doivent servir à procurer quelqu’amusement au Château de Selby, par mon petit babil, qu’on y est accoutumé à souffrir avec tant d’indulgence.

Je vous demande votre bénédiction, ma chere & respectable Grand-maman. Je vous demande la vôtre, ma bonne Tante Selby ; & la vôtre, mon cher & très-honoré Oncle, à qui mon absence va peut-être ôter le plaisir que vous preniez quelquefois, à tourmenter agréablement votre Henriette. Mais je ne me crois pas quitte de cette petite guerre dans l’éloignement.

Vous, ma chere Lucie, continuez de m’aimer, autant que je m’efforcerai de mériter votre affection ; & ne me laissez point