Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/47

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de tout ce qui m’est cher au monde, le mettent dans une délicieuse situation. La seconde, de vous nommer les personnes avec lesquelles je suis destinée à vivre dans cette grande ville, & de vous faire la peinture de leurs caracteres. En troisieme lieu, de vous apprendre, jusques dans l’origine, tous les soins, toutes les flatteries, & jusqu’aux témoignages muets de distinction, ce sont les termes de ma Tante, qui pourront être adressés à la jeune personne que vous honorez tous d’une si tendre amitié.

Vous souvenez-vous de la réponse que mon Oncle fit au dernier de ces trois articles ? Je veux la répéter ici, pour lui faire voir que ses bons avis ne seront point oubliés.

La vanité du sexe, dit-il à l’Assemblée, ne permettra point qu’il échappe rien de cette nature à notre Henriette. Les femmes, continua-t-il, se prodiguent si librement aux yeux du Public, dans toutes les parties de la ville, qu’on y cherche beaucoup plus à voir de nouveaux visages, qu’à jouir du plaisir d’en voir de beaux, pour lesquels l’admiration est usée par l’habitude. Henriette porte sur ses joues, avec la fleur de la jeunesse, une honnête simplicité, qui peut attirer sur elle l’attention qu’on a pour une Novice. Mais pourquoi lui remplir la tête d’idées de conquêtes & de galanteries ? Les femmes, ajouta mon oncle, s’offrent dans les Assemblées publiques,