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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/54

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proche parent de Mr Reves. Son âge paroît d’environ quarante ans. Elle a pris beaucoup d’affection pour moi ; & pour commencer notre liaison, elle veut être de toutes les parties de plaisir où je me trouverai engagée. Elle observa que ceux qui connoissent bien les grandes villes, se font une fête d’y accompagner les Étrangers. Les nouvelles remarques, & les comparaisons qu’ils entendent, l’étonnement dont ils sont témoins, le goût qu’ils voyent prendre pour ce qui mérite de l’estime ou de l’admiration, leur forme un très-agréable amusement ; & les observations d’une jeune personne, telle que moi, ne lui promettoient pas moins d’utilité que de satisfaction. Je la remerciai de son compliment, par une simple révérence. Je n’oppose jamais rien aux civilités de cette nature. Ce seroit faire entendre qu’on les croit sinceres, ou même qu’on s’en croit digne, & qu’on cherche le plaisir de se les faire répéter ; & quoi qu’en dise Mr Greville, on n’est pas toujours secouru par cette jolie confusion, par cette rougeur d’un moment, qu’il prétend que les femmes ont comme à la main, lorsqu’elles affectent de rejetter les louanges qu’on leur donne. Mylady Pen eut la bonté de s’en tenir là, quoique les muscles de son agréable visage parussent prêts à faire leur office, pour peu que je les y eusse excités par le désaveu du mérite qu’elle m’attribuoit.