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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/64

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moment. Ils sortirent ensemble : non, je ne me trompe point, commença vivement le Chevalier, sans quitter le bouton qu’il tenoit. Écoutez-moi, Mr Reves. J’aime mon Neveu comme moi-même. Je ne vis que pour lui. Il a toujours été respectueux pour son Oncle. Si c’est Miss Byron qui est assise à droite de Mme Reves, avec une contenance angélique, les yeux brillans de bonne humeur, & le visage aussi fleuri que le printems, l’affaire est faite. Je donne mon consentement. Quoique je n’aye pas encore entendu sortir un mot de sa bouche, je suis sûr qu’elle est toute esprit. Mon Neveu n’en aura point d’autre. Les trois jeunes Personnes, qui sont avec elle, paroissent très-agréables ; mais si c’est pour celle dont je parle que mon Neveu a pris de l’inclination, il n’en aura point d’autre. Qu’elle va briller parmi nos dames de Caermarhen ! & cependant le Pays de Caermarhen en a de charmantes. Dites, Mr Reves, me suis-je trompé sur la flamme de mon Neveu ? La flamme, n’est-ce pas ainsi que cela s’appelle à Londres ?

Mr Reves lui répondit qu’il ne se trompoit pas, & que c’étoit Miss Byron. Ensuite, avec la partialité qu’il a toujours pour moi, il ne consulta que son cœur pour commencer mon éloge. Graces au Ciel, graces au Ciel, s’écria le vieux Chevalier. Rentrons. Retournons près d’elle. Je veux dire quelque chose qui l’engage à parler. Qu’elle ne crai-