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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/66

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rier qu’à vingt-quatre, ce fut une autre profusion de raisonnemens, pour établir que j’avois raison, & pour me prouver néanmoins que je ne l’avois pas. Entre ses preuves, le bien de son Neveu ne fut pas oublié. Nous apprîmes, par des calculs fort précis, que Mr Fouler jouit actuellement de deux mille livres sterling de rente, & que l’intention de son Oncle est d’y en joindre autant pour son mariage, en lui assurant par contrat le reste de sa succession. Sir Roland, ma chere, a pris autant de passion pour moi que son Neveu. Il me trouve plus adorable que toutes les autres femmes ensemble. Cependant comme il se rend justice sur son âge, & qu’il aime son Neveu plus que lui-même, il fera violence aux sentimens qu’il a conçus pour moi ; il se contentera du bonheur d’être mon Oncle. Le déjeuner étant fini, & Mme Reves nous ayant proposé de repasser dans son appartement, nous le laissames avec Mr Reves, auquel il ouvrit entiérement son cœur, avec de fortes instances pour l’engager dans les intérêts de son Neveu. Ensuite, il auroit souhaité d’obtenir de moi ce qu’il nomme une audience particuliere ; mais nos trois jeunes Amies ayant pris congé de nous, & Mme Reves étant passée à sa toilette, j’employai le même prétexte pour m’excuser. Il demanda du moins la permission de revenir le jour suivant. Mr Reves lui déclara que nous avions divers engagemens jusqu’au lundi. Enfin le