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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/87

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du Chev. Grandisson.
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Lundi 6, au soir.

En descendant, ma chere, j’ai entendu le bon Sir Roland, qui s’avançoit dans l’antichambre, & qui disoit à M. Fouler : voyez, mon Neveu, ce que vous allez dire à la Prime-vere de votre cœur ; & s’adressant apparemment à M. Reves, j’ai entendu qu’il disoit aussi ; c’est, Monsieur, qu’en Caermarthen nous avons à présent la saison des Primes-veres.

M. Fouler, par un effort de complaisance, est venu au-devant de moi jusqu’au bas de l’escalier. Le Chevalier, demeurant à la porte de l’antichambre avec M. Reves, a fait un petit signe de tête, accompagné d’un sourire, comme s’il avoit dit ; laissons à mon Neveu l’honneur de la premiere galanterie. Je n’ai pas été peu surprise de me voir prendre la main par celle de M. Fouler, & d’un air assez hardi, qui venoit sans doute de l’encouragement qu’il avoit reçu. Il m’a conduite près d’un Fauteuil. Il m’a fait une profonde révérence, que je lui ai rendue ; & je crois avoir marqué un peu plus d’embarras qu’à l’ordinaire.

Votre Serviteur, Mademoiselle, m’a dit le vieux Chevalier. Elle embellit tous les jours, a-t-il ajouté. Que cette rougeur sied bien à ce beau visage ! Mais pardon, Mademoiselle, mon intention n’est pas de vous embarrasser. Toujours une plume en main,